L'attirance sexuelle: un obstacle au progrès spirituel (SB 4.25.24)


Vingt-cinquième Chapitre:
au progrès spirituel.
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stanau vyañjita-kaiśorau
sama-vṛttau nirantarau
vastrāntena nigūhantīḿ
vrīḍayā gaja-gāminīm
Avec la partie supérieure de son sārī, elle tentait de voiler sa poitrine, dont les courbes jumelles étaient d'une symétrie parfaite. Timide, elle tirait sans cesse le haut de son sārī sur cette poitrine épanouie, alors qu'elle évoluait avec la grâce majestueuse d'un éléphant imposant.
TENEUR ET PORTEE
Celui qui est avancé spirituellement ne peut conserver d'attachement pour ces masses de chair et de sang que sont les seins d'une jeune fille. Le mot nirantarau est particulièrement évocateur, car bien que les seins soient séparés l'un de l'autre, ils produisent tous deux le même effet. Nous ne devrions pas faire de distinction entre l'attachement et l'aversion. Comme l'enseigne la Bhagavad-gita tous deux sont issus du rajas-guna : kāma eṣa krodha eṣa rajo-guṇa-samudbhavaḥ (BG 3.37) . Le mot nigūhantīm ("essayant de couvrir") indique que même si quelqu'un est souillé par kāma, lobha, krodha, ( la concupiscence, l'avidité et la colère), etc..., ces facteurs peuvent être transfigurés par la conscience de Krishna. En d'autres termes, kāma peut être utilisée pour servir Krishna. Poussé par la concupiscence, un homme ordinaire travaillera jour et nuit; un bhakta agira de même, mais pour satisfaire Krishna. Les karmis travaillent avec acharnement afin de satisfaire kāma-krodha, un bhakta fera de même pour le plaisir de Krishna. La colère (krodha) peut également être utilisée au service de Krishna lorsqu'elle est dirigée contre les abhaktas de nature démoniaque. Hanumāna nous en offre l'exemple lorsqu'il déchaîna son courroux contre les asuras. Grand dévot du Seigneur Rāmacandra, il déchargea sa colère en incendiant le royaume de Rāvana, un abhakta démoniaque. Kāma (la concupiscence) peut donc être utilisée pour le plaisir de Krishna, et il en est de même de krodha (la colère), qui sera employée pour châtier les asuras. Lorsque toutes deux sont utilisées pour servir Krishna, elles perdent leur caractère matériel et revêtent alors une grande valeur spirituelle.
Les seins représentent l'attachement et l'aversion. La Bhagavad-gita révèle les signes de l'attachement et de l'aversion ( rāga et dvesa):
"Bien qu'éprouvant de l'attraction et de la répulsion pour les objets des sens, les êtres incarnés ne doivent se laisser dominer ni par les sens ni par leurs objets, car ils constituent des obstacles pour la réalisation spirituelle." ( BG 3.34)
Ces symboles de l'attachement et de l'aversion nuisent beaucoup au progrès spirituel. On ne doit pas être attiré par la poitrine d'une jeune femme. Śańkarācārya, le grand sage, enseigne, à propos des seins de femme - et plus particulièrement d'une jeune femme - qu'il ne s'agit que d'un amalgame de muscles et de sang, et que nul ne devrait être attiré par le charme illusoire d'une poitrine haute et de ses mamelons. Les seins sont des agents de māyā conçus pour faire des hommes des victimes. Du fait qu'ils exercent une fascination égale, on les dit sama-vṛttau. Les désirs sexuels existent aussi dans le coeur d'un vieillard, jusqu'à l'instant de la mort. Pour se débarasser d'une telle agitation, il faut avoir beaucoup progressé sur la voie de la conscience spirituelle, à l'instar de Yāmunācārya, qui disait:
yad-avadhi mama cetaḥ kṛṣṇa-pādāravinde
nava-nava-rasa-dhāmany udyataḿ rantum āsīt
tad-avadhi bata nārī-sańgame smaryamāṇe
bhavati mukha-vikāraḥ suṣṭhu niṣṭhīvanaḿ ca