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lumieredesvedas.com

"Quand ce savoir illumine l’être, tout lui est révélé, à la manière du soleil qui illumine toute chose lorsque vient le jour." (Bhagavad-gita 5.16)

Les neuf pratiques dévotionnelles du bhakti-yoga (SB 7.5.24)

Le Srīmad Bhāgavatam 


par Sa Divine Grâce

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  Septième Chant 
"La science de Dieu"   

_________________
 Cinquième Chapitre:
  "Prahlāda Mahārāja, 
le saint  fils d'Hiraṇyakaśipu"
 
Verset 24
Les neuf pratiques
 dévotionnelles du bhakti-yoga

_________________


śrī-prahrāda uvāca
śravaṇaḿ kīrtanaḿ viṣṇoḥ
smaraṇaḿ pāda-sevanam
arcanaḿ vandanaḿ dāsyaḿ
sakhyam ātma-nivedanam

iti puḿsārpitā viṣṇau
bhaktiś cen nava-lakṣaṇā
kriyeta bhagavaty addhā
tan manye 'dhītam uttamam



śrī-prahrādaḥ uvāca — Prahlāda Mahārāja dit; śravaṇam — écouter; kīrtanam — chanter; viṣṇoḥ — du Seigneur Viṣṇu (et de personne d'autre); smaraṇam — se souvenir; pāda-sevanam — servir les pieds pareils-au-lotus; arcanam — adprer (avec ṣoḍaśopacāra, les seize sortes d'accessoires); vandanam — adresser des prières; dāsyam — devenir le serviteur; sakhyam — devenir le meilleur ami; ātma-nivedanam — abandonner tout ce que l'on a; iti — ainsi; puḿsā arpitā — offert par le dévot; viṣṇau — à Visnu (et à personne d'autre); bhaktiḥ — service de dévotion; cet — si; nava-lakṣaṇā — comprenant neuf pratiques différentes; kriyeta — il faut accomplir; bhagavati — envers Dieu, la Personne Suprême; addhā — directement, ou complètement; tat — cela; manye — je considère; adhītam — instruction; uttamam — suprême.

 

TRADUCTION

Prahlāda Mahārāja dit:
1) Ecouter et  2) chanter ce qui se rapporte aux Saints Noms, à la Forme, aux Attributs et aux Divertissements transcendantaux de Sri Visnu,  3)
se les rappeler, 4) servir les pieds pareils-au-lotus du Seigneur,  5) Lui rendre un culte au moyen de seize accessoires, 6) Lui offrir des prières, 7)  devenir Son serviteur8) Le considérer comme son meilleur ami, et  9 ) Lui abandonner tout [en d'autres termes, Le servir en pensées, en paroles et en actes] -ces neuf pratiques relèvent du pur service de dévotion. Celui qui a voué sa vie au service de Krsna par le biais de ces neuf activités doit être considéré comme le plus instruit car il a atteint le savoir complet.

 

TENEUR ET PORTEE


Lorsque son père demanda à Prahlada Maharaja de lui parler un peu des connaissances qu'il avait acquises, celui-ci considéra que ce qu'il avait appris de son maître spirituel était le plus important de tous les enseignements; pour lui, les instructions relatives à la diplomatie qu'il avait reçues de ses précepteurs matériels, Sanda et Amarka, n'avaient aucune valeur. Bhaktih paresanubhavo viraktir anyatra ca (S.B.11.2.42) Telle est la marque du pur service de dévotion; le pur bhakta ne s'intéresse qu'au service de dévotion, et non pas aux choses matérielles. Celui qui désire pratiquer le service de dévotion doit constamment écouter et chanter les gloires de Krsna, ou Visnu. Le culte offert dans le temple a pour nom arcana, et il sera expliqué dans les pages qui vont suivre. Il faut avoir une foi totale dans les paroles de Krsna, qui déclare être le grand ami et bienfaiteur de tous les êtres (suhrdam sarva-bhutanam). Le bhakta considère Krsna comme son seul ami: c'est ce qu'exprime le mot sakhyam. Pumsarpita visnau: le mot pumsa signifie "par tous les êtres vivants"; il n'existe pas de distinction impliquant que seuls les hommes ou les brahmanas peuvent pratiquer le service de dévotion offert au Seigneur; tout le monde en a le droit. Comme l'explique la Bhagavad-gita : striyo vaisyas tatha sudras te pi yanti param gatim -bien que les femmes, les vaisyas et les sudras soient considérés comme moins intelligents, ils peuvent également devenir des bhaktas et retourner à Dieu, en leur demeure originelle (BG 9.32) .


Il arrive parfois qu'après avoir accompli des sacrifices, leur auteur en offre les fruits à Visnu, selon la coutume. Toutefois, notre verset dit: bhagavaty addha -il faut directement tout offrir à Visnu. C'est là ce qu'on appelle le sannyasa (pour le distinguer du simple nyasa). Le tridandi-sannyasi porte trois dandas, représentant respectivement le corps, l'esprit et la parole (kaya-mano-vakya). Tous trois doivent être offerts à Visnu, et la personne qui vit ainsi peut commencer à pratiquer le service de dévotion. L'auteur d' actes intéressés se livre tout d'abord à des activités pieuses, pour ensuite en offrir les fruits à Visnu, de façon formelle ou officielle. Le vrai bhakta, toutefois, s'abandonne d'abord à Krsna, Lui offrant son corps, son esprit et ses paroles; après quoi, il utilise son corps, son esprit et ses paroles au service de Krsna, selon les désirs de Krsna.


Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura donne, dans son Tathya, l'explication suivante. Le mot sravana se rapporte à l'audition attentive des Saints Noms du Seigneur ainsi qu'à la description de Sa Forme, de Ses Attributs, de Son Entourage et de Ses Divertissements, tels qu'ils sont expliqués dans le Srimad-Bhagavatam, la Bhagavad-gita et d'autres Ecritures authentiques. Après avoir soigneusement écouté ces messages, il faut se les rappeler et les répéter (kirtanam). Smaranam consiste à s'efforcer de comprendre de plus en plus ce qui a trait au Seigneur Suprême, et pada-sevanam signifie servir les pieds pareils-au-lotus du Seigneur selon le temps et les circonstances. Arcanam, c'est l'adoration de Visnu telle qu'on la pratique dans les temples, et vandanam consiste à offrir son hommage respectueux au Seigneur. Manmana bhava mad-bhakto mad-yaji mam namaskuru. Vandanam est synonyme de namaskuru -offrir son hommage respectueux ou adresser des prières. Le fait de se considérer comme un serviteur éternel de Krsna (nitya-krsna-dasa) a pour nom dasyam; quant à sakhyam, cela signifie agir en ami bienveillant de Krsna. Krsna désire voir tous les êtres s'abandonner à Lui, car chacun est, par nature, Son serviteur. Donc, en tant qu'ami sincère de Krsna, nous devons prêcher cette philosophie en demandant à tous de s'abandonner à Krsna. Atma-nivedanam signifie offrir tout à Krsna, y compris le corps, le mental, l'intelligence et tout ce que l'on peut posséder.


Un effort sincère dans le cadre de ces neuf pratiques de dévotion porte le nom spécifique de bhakti. Le mot addha signifie "directement". Il ne faut pas faire comme les karmis, qui accomplissent divers actes de vertu pour ensuite en offrir les fruits à Krsna de manière formelle, selon la voie dite du karma-kanda. Il ne s'agit pas d'aspirer à jouir des fruits de ses actes de vertu, mais bien plutôt de se dédier entièrement au Seigneur et ensuite d'agir pieusement. Autrement dit, il nous faut agir pour la satisfaction de Visnu, et non pas pour celle de nos propres sens. Telle est la signification du mot addha, ou "directement".

anyābhilāṣitā-śūnyaṁ
 jñāna-karmādy-anāvṛtam
ānukūlyena kṛṣṇānu-
 śīlanaṁ bhaktir uttamā  

"On doit servir d'une manière favorable le Seigneur Suprême, Sri Krsna, avec un amour et une dévotion purement spirituels, en s'abstenant d'y mêler des motifs qui relèvent de l'intérêt personnel ou de la spéculation philosophique, et de rechercher par là quelque récompense matérielle. Voilà ce qu'est la pure bhakti, la dévotion parfaite." 
        ( ND 1.1.11)

Il faut simplement chercher à satisfaire Krsna, sans se laisser influencer par la connaissance ou l' action intéressées.


La Gopala-tapani Upanisad enseigne que le mot bhakti est utilisé pour désigner la pratique du service de dévotion offert à Dieu, la Personne Suprême, et à nul autre que Lui. Cette Upanisad explique que la bhakti est l'offrande de la dévotion au Seigneur Souverain. Celui qui désire pratiquer le service de dévotion doit s'affranchir de la conception corporelle de l'existence et de toute aspiration au bonheur que procure l'élévation au système planétaire supérieur. En d'autres termes, on appelle bhakti l'action accomplie pour la satisfaction du Seigneur Suprême, sans le moindre désir d'en retirer quelque gain matériel. La bhakti porte également le nom de niskarma ( voir naiskarmya) -le fait de ne pas être lié aux fruits de l'action intéressée. La bhakti et le niskarma se situent au même niveau, même si le service de dévotion et l'action intéressée peuvent sembler être presque la même chose.


Les neuf pratiques énoncées par Prahlada Maharaja, qui les tenait lui-même de Narada Muni, ne sont pas forcément toutes nécessaires à l'accomplissement du service de dévotion. Si un bhakta accomplit ne serait-ce qu'une seule de ces pratiques sans dévier, il peut obtenir la miséricorde de Dieu, la Personne Suprême. On découvre parfois, lorsqu'on se livre à l'une de ces pratiques, que d'autres s'y trouvent mêlées. Et cela n'a rien d'incorrect pour un bhakta. Il lui suffit en effet d'accomplir une seule de ces neuf pratiques (nava-laksana); les huit autres s'y trouvent comprises.

Examinons maintenant ces neuf pratiques du service de dévotion:


1) Sravanam. Ecouter les Saints Noms du Seigneur (sravanam) représente le début du service de dévotion. Bien que n'importe laquelle des neuf pratiques énumérées ici soit suffisante en elle-même, dans l'ordre chronologique le fait de prêter une oreille attentive aux Saints Noms du Seigneur marque le début du service de dévotion. En fait, il s'agit là d'une pratique essentielle. Ainsi que l'enseignait Sri Chaitanya Mahaprabhu: ceto-darpanam-marjanam -en chantant ou en récitant le Saint Nom du Seigneur, on se purifie de la conception matérielle de la vie, due à l'influence impure des trois gunas (voir Siksastakam1). Lorsque le coeur est entièrement débarrassé de cette souillure, on peut alors prendre conscience de la Forme de Dieu, la Personne Suprême (isvarah paramah krsna sac-cid-ananda-vigrahah). Ainsi, en écoutant le Saint Nom du Seigneur, on s'élève au niveau où il est donné de connaître la Forme personnelle de Dieu. Après avoir pris conscience de la Forme du Seigneur, on peut réaliser Ses Attributs spirituels; ensuite, on pourra connaître ceux qui L'entourent. Le bhakta progresse ainsi de plus en plus vers la parfaite connaissance de Dieu, à mesure qu'il prend conscience du Saint Nom, de la Forme et des Attributs purement spirituels du Seigneur, de même que de tout ce qui se rapporte à Lui. Dans l'ordre chronologique, nous avons donc sravanam kirtanam visnoh. Cette chronologie vaut également pour le chant et le souvenir. Lorsqu'on entend un pur bhakta chanter les gloires des Saints Noms, de la Forme, des Attributs et de tout ce qui a trait au Seigneur, cette écoute et ce chant sont fort agréables. Srila Sanatana Gosvami nous enjoint d'ailleurs de ne pas prêter l'oreille au chant ou aux paroles de glorification d'un faux bhakta ou d'un abhakta.


Le fait d'écouter le texte du Srimad-Bhagavatam est considéré comme le plus important. Le Srimad-Bhagavatam est empli de glorifications transcendantales des Saints Noms, de telle sorte que l'audition et le chant de ce texte sont source d'émotions spirituelles inépuisables. Le bhakta peut écouter et chanter le Saint Nom pour lequel il éprouve le plus d'attirance. Ainsi, on peut chanter le Nom de Krsna, celui de Rama (ramacandra), ou encore celui de Nrsimhadeva (ramadi-murtisu kala-niyamena tisthan). Le Seigneur possède d'innombrables Formes et d'innombrables Noms, et les bhaktas peuvent méditer sur une Forme particulière et chanter un certain Nom du Seigneur selon leur attirance personnelle. Le mieux sera d'entendre le Saint Nom et la description de la Forme du Seigneur des lèvres d'un pur bhakta ayant le même objet d'adoration. Autrement dit, celui qui se sent attiré vers Krsna devrait chanter Son Nom et prêter l'oreille aux enseignements de purs bhaktas également attachés à Krsna. Le même principe s'applique à ceux qui sont attirés par Sri Rama, Sri Nrsimha, ou toute autre Forme du Seigneur. Comme Krsna est la Forme ultime de Dieu (krsnas tu bhagavan svayam), il est préférable d'entendre parler du Nom, de la Forme et des Divertissements de Krsna par un bhakta accompli qui éprouve une attirance particulière pour la Forme de Krsna. Dans le Srimad-Bhagavatam, de grands bhaktas comme Sukadeva Gosvami ont spécifiquement glorifié le Saint Nom, la Forme et les Attributs de Sri Krsna. A moins d'écouter ce qui a trait aux Saints Noms, à la Forme et aux Attributs du Seigneur, on ne peut acquérir une claire compréhension des autres pratiques du service de dévotion. C'est pourquoi Sri Chaitanya Mahaprabhu recommande de chanter ou de réciter le Saint Nom de Krsna (param vijayate sri-krsna-sankirtanam). Celui qui a la chance d'entendre les enseignements de bhaktas accomplis réussit très facilement sur la voie du service de dévotion. Le fait d'écouter ce qui a trait aux Saints Noms, à la Forme et aux Attributs du Seigneur s'avère donc essentiel.


Nous trouvons dans le Srimad-Bhagavatam (1.5.11) le verset suivant:

tad-vag-visargo janatagha-viplavo
yasmin prati-slokam abaddhavaty api
namany anantasya yaso-nkitani yat
srnvanti gayanti grnanti sadhavah


"Les versets où l'on trouve décrits le Nom, la Forme et les Attributs d'Anantadeva, le Seigneur Suprême et Infini, ont le pouvoir de réduire à néant les suites des fautes de l'univers entier. Par suite, même si la lettre de ces versets comporte des irrégularités, ils sont écoutés, chantés et accueillis par tous les bhaktas comme faisant autorité."

 A ce propos, Sridhara Svami fait observer que le pur bhakta tire parti de la présence d'un autre pur bhakta en cherchant à entendre de lui ce qui a trait au Saint Nom, à la Forme et aux Attributs du Seigneur. Et lorsqu'une telle occasion ne s'offre pas à lui, il récite et écoute seul le Saint Nom du Seigneur.


2) Kirtanam.   Nous venons d'expliquer ce qu'est l'écoute des Saints Noms. Efforçons-nous maintenant de comprendre ce qu'est le chant ou la glorification de ces Saints Noms, le deuxième élément de notre liste. Il est recommandé de chanter ou de réciter d'une voix forte. Narada Muni explique dans le Srimad-Bhagavatam que c'est sans la moindre réserve qu'il se mit à voyager de par le monde en chantant les Saints Noms du Seigneur. De même, Sri Chaitanya Mahaprabhu nous a recommandé (Siks.,3):

 

trnad api sunicena
taror api sahisnuna
amanina manadena
kirtaniyah sada harih

 

"Un bhakta peut chanter les Saints Noms du Seigneur très paisiblement, en faisant preuve d'humilité, se considérant moins qu'un fétu de paille sur la route, en devenant plus tolérant que l'arbre, et en étant toujours prêt à présenter à autrui ses respects sans en attendre aucun pour soi-même. Ce comportement facilite le chant des Saints Noms du Seigneur."

N'importe qui peut aisément prendre part à cette louange. Même un homme diminué physiquement, un être de basse naissance ou toute autre personne dépourvue de qualités matérielles et n'ayant à son actif aucun acte de vertu peut tirer parti du chant des Saints Noms. Une naissance noble, une bonne éducation, une belle apparence physique, la richesse de même que tout autre don résultant d'actes de vertu, ne sont pas nécessaires au progrès spirituel, car on peut très facilement s'élever spirituellement simplement en chantant les Saints Noms. Les Textes védiques, qui font autorité en la matière, nous révèlent que tout particulièrement à l'époque où nous vivons, le kali-yuga, les gens vivent généralement peu longtemps, ils ont des habitudes de vie déplorables et ont tendance à accepter des pratiques dévotionnelles qui ne sont pas authentiques. En outre, ils sont toujours opprimés par les conditions matérielles, et infortunés pour la plupart. Etant donné ces circonstances, il est devenu absolument impossible de recourir à d'autres voies comme celles du yajña, du dana, du tapah et du kriya, c'est-à-dire des sacrifices, de la charité, etc. C'est pourquoi il est recommandé:


harer nama harer nama
harer namaiva kevalam
kalau nasty eva nasty eva
nasty eva gatir anyatha

 

"Chante les Saints Noms, chante les Saints Noms, chante les Saints Noms du Seigneur, car en cette ère de discorde et d'hypocrisie, il n'existe pas d'autre moyen, pas d'autre moyen, pas d'autre moyen pour atteindre la libération."
           (Brhad-naradiya Purana)

 Le simple fait de chanter les Saints Noms du Seigneur permet en effet d'avancer parfaitement dans la vie spirituelle. C'est le meilleur processus pour atteindre le succès dans la vie. Au cours d'autres âges, le chant des Saints Noms conserve tout son pouvoir, mais dans le kali-yuga, il est encore plus puissant. Kirtanad eva krsnasya mukta-sangah param vrajet: il suffit de chanter le Saint Nom de Krsna pour atteindre la libération et retourner à Dieu, en sa demeure originelle. En conséquence, même si l'on a la possibilité d'accomplir d'autres pratiques en matière de dévotion, on doit adopter le chant des Saints Noms comme le principal moyen de progresser dans la vie spirituelle. Yajnaih sankirtana-prayair yajanti sumedhasah :ceux qui possèdent une vive intelligence devraient adopter la pratique du chant des Saints Noms du Seigneur. Il ne faut pas, toutefois, inventer différentes formes de chant. Nous devons rigoureusement nous en tenir au chant des Saints Noms comme le préconisent les Ecritures:

hare krsna hare krsna krsna krsna hare hare
hare rama hare rama rama rama hare hare

 Lorsqu'on chante ou récite le Saint Nom du Seigneur, il faut soigneusement éviter de commettre dix offenses. Sanat-kumara nous enseigne que même si une personne commet maintes offenses graves, elle peut s'affranchir de ses fautes en cherchant refuge dans le Saint Nom du Seigneur. En fait, même si un homme ne se comporte pas mieux qu'un animal à deux jambes, il sera libéré s'il cherche refuge dans le Saint Nom. Il faut donc prendre bien garde de ne pas commettre d'offenses aux pieds pareils-au-lotus des Saints Noms du Seigneur. Ces offenses, les voici: 1) blasphémer un bhakta, et plus particulièrement un bhakta qui répand les gloires du Saint Nom; 2) considérer le nom de Siva ou de tout autre deva comme aussi puissant que le Saint Nom de Dieu, la Personne Suprême (personne n'est égal ou supérieur à Dieu);  3) désobéir aux instructions du maître spirituel; 4) blasphémer les Ecritures védiques ou les textes inspirés de ces Ecritures; 5) déclarer que les gloires du Saint Nom du Seigneur sont exagérées; 6) interpréter le Saint Nom à sa façon; 7) accomplir sciemment des actes coupables en comptant sur le chant du Saint Nom pour en annuler les conséquences; 8) considérer le chant du Saint Nom comme équivalant à des actes de vertu; 9) parler des gloires du Saint Nom à une personne qui ne comprend rien à cette pratique spirituelle; 10) ne pas développer d'attachement transcendantal pour le chant des Saints Noms, même après avoir entendu tous les enseignements que donnent les Ecritures.


Il n'existe aucun moyen de se racheter d'aucune de ces offenses. Il est donc recommandé à la personne qui se rend coupable d'une offense aux pieds pareils-au-lotus du Saint Nom de continuer à chanter le Saint Nom vingt-quatre heures par jour. Le chant constant des Saints Noms finit par nous affranchir de toute offense, après quoi nous pouvons peu à peu nous élever au niveau transcendantal où il est possible de glorifier le Saint Nom dans toute sa pureté et de développer de l' amour pour Dieu, la Personne Suprême.


Même si quelqu'un commet des offenses, il lui est recommandé de continuer à chanter les Saints Noms. Autrement dit, le chant des Saints Noms nous libère de toute offense. Le livre du Nama-kaumudi explique que si quelqu'un commet une offense aux pieds pareils-au-lotus d'un vaisnava, il doit faire amende honorable auprès de lui afin de recevoir son pardon; de même, si quelqu'un commet une offense en chantant les Saints Noms, il doit s'en remettre au Saint Nom afin d'être ainsi affranchi de sa faute. Citons à ce propos les paroles suivantes de Daksa adressées à Siva: "Ignorant de tes gloires, j'ai commis en public une offense à tes pieds pareils-au-lotus. Cependant, tu es si bon que tu n'as pas tenu compte de mon offense. Au contraire, alors que je sombrais pour t'avoir critiqué, tu m'as sauvé par ton regard miséricordieux. Tu es infiniment grand, Veuille me pardonner et tirer satisfaction de tes propres prestigieuses qualités."


Il faut être très humble pour exprimer ses désirs et réciter des prières à la gloire des Saints Noms, telles que: ayi mukta-kulair upāsya mānam et nivṛtta-tarṣair upagīyamānād (SB 10.1.4) . Il faut réciter des prières comme celles-ci afin de s'affranchir des offenses commises aux pieds pareils-au-lotus du Saint Nom.


3) Smaranam. Après avoir régulièrement pratiqué l'écoute et le chant, et lorsque le coeur se trouve profondément purifié, il est recommandé de s'adonner au smaranam, le souvenir du Seigneur. Dans le Srimad-Bhagavatam (2.1.11), Sukadeva Gosvami dit au roi Pariksit:

etan nirvidyamānānām
 icchatām akuto-bhayam
yogināṁ nṛpa nirṇītaṁ
 harer nāmānukīrtanam

"O roi, chanter constamment le Saint Nom du Seigneur, en marchant sur les traces des grands maîtres en matière spirituelle, constitue pour tous - fussent-ils affranchis de tout désir matériel ou avides de plaisirs matériels, ou encore trouveraient-ils en eux-mêmes le bonheur par la force du savoir spirituel - la voie de la perfection, libre du doute et de la crainte."

Selon les différentes relations que les êtres ont avec Dieu, la Personne Suprême, il existe différentes variétés de chant des Saints Noms (nāmānukīrtanam), si bien que, toujours selon différents sentiments et relations, il existe cinq façons de se rappeler le Seigneur: 1) faire des recherches concernant l'adoration d'une Forme particulière du Seigneur; 2) se concentrer sur un objet unique et s'abstenir de toute activité mentale -penser, sentir ou vouloir- concernant quelque autre objet que ce soit; 3) se concentrer sur une Forme particulière du Seigneur (c'est là ce que l'on appelle la méditation); 4) concentrer son esprit de façon continue sur la Forme du Seigneur (voilà ce que l'on appelle la méditation parfaite, ou dhruvānusmṛti); 5) développer en soi un attachement pour la concentration sur une Forme particulière du Seigneur (c'est là ce que l'on appelle l'absorption profonde, ou samādhi). La concentration du mental sur des Divertissements particuliers du Seigneur lors de circonstances spéciales relève également du souvenir. Par suite, le samādhi  peut également revêtir cinq formes différentes selon la relation qui nous unit au Seigneur. Toutefois, de façon plus spécifique, ce qu'on appelle la concentration mentale correspond à la méditation des bhaktas parvenus au stade de la neutralité.


                                                            SUITE....  

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