22 Février 2012
śrotavya-ādīni — objet d'écoute; rājendra — ô empereur; nṛṇām — des hommes; santi — il y a; sahasraśaḥ — des centaines et des milliers; apaśyatām — de l'aveugle; ātma-tattvam — connaissance du moi spirituel, la plus haute vérité; gṛheṣu — au foyer; gṛha-medhinām — des hommes qu'absorbe par trop la vie matérielle.
TRADUCTION
TENEUR ET PORTEE
Les Ecritures révélées regroupent en deux catégories distinctes les hommes qui se vouent à la vie de famille: les uns sont dits gṛhasthas et les autres gṛhamedhīs. Les gṛhasthas cohabitent avec femme et enfants mais se consacrent à la réalisation de la Vérité suprême. Quant aux gṛhamedhīs , ils ne vivent que pour assurer le bien-être des membres de leur famille -proches ou éloignés-, et jalousent ainsi tous "les autres". Le mot medhī indique la jalousie envers autrui, caractéristique de ces gṛhamedhīs qui ne vivent que pour leur famille. Par conséquent, un gṛhamedhī n'est jamais en bons termes avec un autre gṛhamedhī, et à une échelle plus vaste, une socièté ou une nation ne connaît jamais de bons rapports avec sa contrepartie d'égoïsme. Dans l'âge de Kali, tous les chefs de famille se jalousent mutuellement, aveugles qu'ils sont au savoir qui se rapporte à la Vérité suprême. Les domaines politique, scientifique, social et économique leur fournissent une abondante matière d'écoute, et à cause de leur maigre savoir, ils négligent la question des souffrances majeures de l'existence, ainsi la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort. A vrai dire, la forme humiane a pour but de mettre un terme définitif à ces souffrances, mais le gṛhamedhī, ébloui par l'énergie matérielle, oublie tout de la réalisation spirituelle. Pourtant, la véritable solution aux problèmes de l'existence est de retourner à Dieu, en notre demeure originelle; car c'est ainsi la Bhagavad-gītā (VIII.16) l'enseigne, que disparaissent naissance, maladie, vieillesse et mort, autant de souffrances liées à l'existence matérielle.
La voie qui conduit l'être au Seigneur, en sa demeure première, consiste en l'écoute de ce qui a trait au Seigneur Suprême, ainsi qu'à Son Nom, Sa Forme, Ses attributs, Ses Divertissements, Son Entourage et Sa Diversité. Or cela, les sots l'ignorent. Ils prêtent volontiers l'oreille aux noms et formes de toute chose périssable mais ne savent pas utiliser leur pouvoir d'audition pour leur bien ultime. Dans leur égarement, ils mettent également par écrit des divagations relatives au Nom, à la Forme, aux Attributs, etc., de la Vérité suprême. Ainsi ne soyons pas de ces gṛhamedhīs qui passent simplement leurs jours à jalouser autrui, mais devenons plutôt de véritables gṛhasthas, dans le sens que leur prêtent les Ecritures.