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"Quand ce savoir illumine l’être, tout lui est révélé, à la manière du soleil qui illumine toute chose lorsque vient le jour." (Bhagavad-gita 5.16)

Apprendre à maitriser les six impulsions des sens - n°1 (Upad.1)

L'upadeśāmṛta

Le Nectar de l'Instruction
de 
Rūpa Gosvāmi


    
_________________
Traduction et Teneur et Portée:

   Sa Divine Grâce 
A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupāda
________________ 

 

VERSET 1

vāco vegaṁ manasaḥ krodha-vegaṁ
jihvā-vegam udaropastha-vegam
etān vegān yo viṣaheta dhīraḥ
sarvām apīmāṁ pṛthivīṁ sa śiṣyāt
 



  vācaḥde la parole; vegamimpulsions; manasaḥdu mental; krodhade la colère; vegamimpulsions; jihvāde la langue; vegamimpulsions; udara-upasthade l'estomac et de organes génitaux; vegamimpulsions; etānces; vegānimpulsions; yaḥ - quiconque; viṣaheta — peut tolérer; dhīraḥ — sobre; sarvām — entier; api — certes; imām —ces; pṛthivīm — monde; saḥ — celui-là; śiṣyāt — peut faire des disciples.

TRADUCTION
 

  L'être sobre, capable de résister aux tentations du verbe, aux sollicitations du mental, aux incitations à la colère et aux impulsions de la langue, de l'estomac et des organes génitaux, trouve qualité pour faire des disciples par toute la terre. 


TENEUR ET PORTEE

(extrait) Tout comme il faut apprendre à se plier à des règles d'hygiène strictes pour rester en bonne santé, il faut de même apprendre à se soumettre à certains principes de vie si on aspire à ranimer sa conscience originelle, une conscience de parfaite connaissance. Mener une vie ainsi réglée constitue ce qu'on appelle le tapasya, l'austérité. On peut graduellement s'élever au niveau du savoir véritable - de la conscience de Krishna - par la pratique de l'austérité et de la continence (le brahmacarya), par la maitrise du mental et des sens, par le don de ses biens, en se gardant profondément véridique, et propre, ainsi que par la pratique des yoga-âsanas. Toutefois, celui qui aura l'heureuse fortune de bénéficier de la compagnie d'un pur bhakta, d'un maître spirituel authentique, et, sous sa direction, d'observer les principes régulateurs de la conscience de Krishna - s'abstenir de tout rapport sexuel illicite, ne pas manger de viande, ne faire usage d'aucune substance enivrante et rejeter tout jeu de hasard - et à sa suite de s'engager dans le service de dévotion du Seigneur Suprême, pourra facilement atteindre le même but sans devoir se soumettre à toutes les pratiques yogiques visant à maîtriser le mental. C'est d'ailleurs la méthode, fort simple, que recommande Srila Rupa Gosvami.

D'abord, maîtriser ses paroles. Chacun possède le pouvoir de parler, dont il se hâte d'user dès que s'en présente l'occasion. Que nos dires ne se rapportent pas à la conscience de Krishna, et mille sottises sortiront alors de notre bouche. Le crapaud des champs ne peut s'empêcher de coasser; de même, tout homme qui a une langue veut parler, fût-ce pour dire des inepties. Mais par ses cris, le crapaud ne fait que convier le serpent: "S'il te plaît, viens me manger!" Bien qu'il appelle ainsi sa propre mort, rien ne peut l'empêcher de poursuivre son tapage. Les paroles des matérialistes et des philosophes mayavadis, ou impersonnalistes, sont comme les coassements du crapaud. Par les sornettes qui se précipitent sans arrêt de leur bouche, ils invitent la mort à les engloutir. Maîtriser ses paroles, cependant, ne signifie pas s'imposer le silence (mauna), comme le croient les philosophes mayavadis. La pratique du silence peut apporter une aide temporaire, mais se traduirea finalement par l'échec. Pour réaliser la maîtrise du verbe telle que l'entend Srila Rupa Gosvami, il faut plutôt adopter la voie positive de la Krishna-katha; cette voie consiste à utiliser nos paroles pour la glorification du Seigneur Suprême, Sri Krishna, à user de sa langue pour exalter Son nom, Sa forme, Ses attributs et Ses divertissements; le prédicateur de la Krishna-katha se situe éternellement hors d'atteinte des griffes de la mort. Voilà ce que signifie maîtriser son désir de parler, ou "résister aux tentations du verbes".


La fébrilité, ou inconstance, du mental (mano-vega) peut-être dominée lorsqu'on le fixe sur les pieds pareils-au-lotus de Krishna. Le Chaitanya-caritamrta (Madhya 23.31) enseigne à cet effet:

kṛṣṇa — sūrya-sama; māyā haya andhakāra
yāhāń kṛṣṇa, tāhāń nāhi māyāra adhikāra


Sri Krishna est comparable au soleil, et māyā à l'obscurité. Là où brille le soleil, il ne saurait exister de ténèbres. De même, si l'on guarde Krishna présent en son mental, aucun risque de voir māyā venir le troubler. La technique de yoga qui vise à nier toute pensée matérielle ne s'avère ici d'aucune aide; le vide créé dans le mental ne peut être qu'artificiel, et ne tardera pas à se combler. Cependant, si l'on absorbe toujours ses pensées en Krishna, méditant sur le moyen de mieux Le servir, tout naturellement le mental sera maîtrisé.

La colère aussi peut-être maîtrisée. Impossible d'en faire simplement abstraction, mais nous pouvons nous en rendre maître si, l'assujettissant à la conscience de Krishna nous en usons contre ceux qui blasphèment le Seigneur ou Ses dévots.
Sri Chaitanya Mahaprabhu montra un courroux de cette qualité lorsqu'Il S'en prit aux deux frères mécréants Jagaï et Madhaï après qu'ils eurent blasphémé et blessé Sri Nityananda Prabhu. Certes, Il est écrit dans Son Siksastaka:
 

tṛṇād api sunīcena
taror api sahiṣṇunā
 

Les Saints Noms du Seigneur, on devrait les chanter sans prétention aucune, en toute humilité, en se considérant moins qu'un fétu de paille dans la rue, en devenant plus tolérant que l'arbre et toujours prêt à offrir à autrui ses respects.

Pourquoi donc, alors, de la part du Seigneur, une telle colère? Il faut comprendre le principe suivant; un homme doit être prêt à tolérer les pires insultes dès lors qu'elles sont dirigées vers sa propre personne, mais le vrai bhakta s'enflammera de colère et sévira aussitôt contre quiconque offense Krishna ou Son pur dévot. Il est impossible d'enrayer la colère (krodha), mais elle peut être appliquée à bon escient. Hanumān était aussi animé d'une grande colère lorsqu'il livra aux flammes Lanka, pourtant il demeure célébré comme le plus fervent dévot de Sri Ramacandra; c'est qu'il fit un juste usage de sa colère. De même Arjuna, il n'avait aucun désir de combattre, mais Sri Krishna l'incita à la colère: " Tu dois combattre!" Nul ne peut en effet combattre sans colère. Mais il faut, pour la maîtriser, l'utiliser au service du Seigneur.

Quant à la langue, nous savons tous par expérience qu'elle aspire toujours à goûter les mets succulents. Cependant, nous ne devrions pas la laisser se satisfaire à sa fantaisie, mais la discipliner, en lui donnant du prasada. Ainsi, un bhakta ne mange que lorsque Krishna le pourvoie en prasadam. Voilà comment maîtriser les impulsions de la langue. On doit en outre honorer le prasada à des heures régulières, et ne jamais fréquenter les restaurants ou confiseries, selon les caprices de la langue et de l'estomac. Si l'on adhère à ce principe, de n'accepter pour toute nourriture que du prasada, leurs impulsions s'en trouveront maîtrisées.


De même, les impulsions sexuelles sont maîtrisables, pourvu qu'on n'y réponde pas sans jugement. Les organes génitaux doivent servir à engendrer des enfants qu'on élèvera dans la conscience de Krishna, et à nul autre usage. Le Mouvement pour la Conscience de Krishna ne favorise pas le mariage en vue de satisfaire les pulsions génitales, mais bien pour que viennent au monde des enfants qu'on élèvera dans la Conscience de Krishna. Dès qu'ils ont un peu grandi, vers l'âge de cinq ans, on les envoie au gurukula, à nos écoles védiques, où ils reçoivent l'éducation nécessaire pour devenir parfaitement conscients de Krishna. La société requiert un grand nombre d'hommes formés de cette manière. Ainsi, celui qui est en mesure d'engendrer une descendance de bhaktas pourra-t'il avantageusement user de ses organes de reproduction.

Or, quiconque possède une parfaite maîtrise des divers modes de discipline dans la conscience de Krishna se donne qualité pour devenir un maître spirituel authentique.

Dans l'Anuvritti, son commentaire sur l'Upadesamrita, Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura explique que l'identification de l'être à la matière éveille en lui trois sortes d'impulsions:

(1) celles de la parole,
(2) celles du mental
(3) celles du corps.  

Que l'être y succombe, et sa vie prendra aussitôt un caractère défavorable. On désigne celui qui, pour sa part, entreprend de leur résister sous le nom de tapasvi, signifiant qu'il pratique l'austérité. Grâce à l'austérité (tapasya), il pourra briser le joug de l'énergie matérielle, l'énergie externe du Seigneur Suprême.

                  SUITE...

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M
je souhaite prendre le controle de moi meme et aller au dela du spirituel qui est en moi
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